Après l'énorme succès des trois premiers Holsters, et de Rage, CinéJeuMag se devait d'aller à la rencontre de Patrick et Michael Wang, les scénaristes de ces cartons du box-office, pour les interroger sur leur carrière passée et à venir.
CinéJeuMag : Patrick et Michael Wang, comment a débuté votre carrière dans le cinéma ?Patrick Wang : Par une énorme chance. Michael et moi avions écrit le scénario d'un film d'action que nous voulions présenter à différents studios de production, persuadés que ce film pourrait plaire. Notre but était de proposer un univers et des personnages différents de ce qu'on avait vu jusque là à Gérardmerveille. A tout hasard, mais pas franchement convaincu de la réussite de notre entreprise, nous avons commencé par proposer ce scénario aux studios Morcar Prod, et contre toute attente, ils ont dit oui immédiatement.
Michael Wang : Ca a été une immense surprise car non seulement on acceptait notre projet, mais en plus Nikolas Morcar avait décidé d'y allouer un budget assez important. Au départ, notre idée était que notre film allait être un film d'action de série B, avec des acteurs moyennement connus, mais au final, ce qui a été fait a dépassé nos espérances.
CinéJeuMag : Est-ce vous qui avez recruté le casting du film ?Michael Wang : Non. Nous avions un droit de regard évidemment, car si jamais un acteur aurait été selon nous un très mauvais choix par rapport à ce que nous avions imaginé pour le rôle, nous pouvions le faire savoir. Mais le casting s'est très bien déroulé et les studios avaient visiblement la même idée que nous sur ce qu'ils voulaient faire du film.
Patrick Wang : Jamais on n'aurait osé proposer ce projet à Stephanie Paulson, qui est une très grande réalisatrice. Au départ, en écrivant notre film, nous avions pensé à David Chan, qui débutait alors sa carrière. Mais les studios ont proposé le projet à Stéphanie, et je dois dire que le résultat nous a époustoufflé.
CinéJeuMag : Vous aviez prévu depuis le début de faire quatre films avec ce héros ?Patrick Wang : Pas du tout. Je sais que c'est à la mode aujourd'hui de dire que tout était prévu depuis le début, mais ce n'est pas notre cas. En écrivant le premier film, on pensait s'arrêter là. D'ailleurs, on ne savait même pas si oui ou non le projet aboutirait.
Michael Wang : C'est en écrivant le second volet que nous avons projeté de faire quatre films. A l'époque pourtant, les studios nous avaient commandé une suite seulement, suite au succès du premier
Holsters, mais avec Patrick on a déjà commencé à songer à deux autres suites, et c'est en cours de tournage qu'on a parlé de ce projet à Stéphanie et Scott (
ndlr : Scott Courtenay, l'acteur principal de la saga). Ils ont tous les deux deux immédiatement qu'ils seraient d'accord, et on en a donc ensuite parlé à Nikolas Morcar.
CinéJeuMag : Avec le succès des deux premiers volets, on ne pouvait sans doute pas vous refuser ces deux suites.Michael Wang : Rien n'était sûr de ce côté. On savait que Nikolas Morcar n'était pas du genre à vouloir faire des suites à chacun de ses succès. Tout le monde sait qu'il a toujours refusé de produire une suite à son premier succès à Gérardmerveille par exemple.
CinéJeuMag : Mais là ce sont de tout autre succès. Holsters a tout de même engendré un bénéfice de 5,5 millions de dollars, et Holsters II 8,3 millions.
Patrick Wang : En effet, peut-être que c'est différent (
rires)
CinéJeuMag : Selon vous, qu'est-ce qui fait le succès de Holsters ?Patrick Wang : A mon avis, il y a plusieurs éléments qui ont participé à ce succès, en plus de la réputation de la réalisatrice et des acteurs.
D'abord, il y a l'originalité de l'univers du film. C'était d'ailleurs notre but, en écrivant ce scénario. On voulait que l'histoire se déroule dans un lieu inutilisé jusqu'à présent dans le cinéma de Gérardmerveille, et que les personnages soient également inédits. Avec Michael, on a donc décidé de faire un film se déroulant exclusivement dans un milieu asiatique, et avec donc exclusivement des acteurs asiatiques. Pour ne pas retomber dans les classiques, nous avons cherché à faire se dérouler l'histoire dans le quartier chinois d'une ville dont on parle rarement au cinéma, en tout cas dans ce genre de film.
L'autre élément qui selon moi fait le succès de la saga, c'est le fait que ce héros soit en quelque sorte un super héro de temps modernes. Il n'a aucun super pouvoir, ni aucun gadget, mais c'est un justicier qui combat le crime par tous les moyens.
CinéJeuMag : On reproche cependant à votre saga de faire en quelque sorte l'apologie de la justice sauvage.Michael Wang : Il faut bien comprendre que ce film ne veut pas dire que chacun soit se mettre à faire la loi soi-même. Mais le cinéma n'est-il pas un moyen de faire ou de faire faire ce qu'on ne pourrait pas faire dans la vrai vie ?
CinéJeuMag : Parlons de vos autres films. Vous avez un autre joli succès à votre palamrès, celui de Rage. Comment ce film a-t-il vu le jour ?
Patrick Wang : Après
Holsters, Michael et moi avions commencé à écrire un autre film d'action, mais nous avons mis ce scénario de côté un moment quand les studios Morcar Prod nous ont demandé d'écrire celui de
Holsters II. Notre volonté était de créer un autre héros, totalement différent de Patrick Xian, le héros de Holsters. On a donc créé ce personnage qui n'a plus d'autre raison de vivre que de trouver les assassins de sa famille. On a aussi compliqué les choses en le faisant accuser d'un meurtre. Ce film est volontairement plus sombre, et sa fin est d'ailleurs loin d'être un happy end, quoique pour le héros ça soit une bonne fin, finalement.
CinéJeuMag : Pour quelle raison le budget de ce film a été moins important que celui des Holsters ?Patrick Wang : Le film nécessitait en lui-même moins de budget, car il se déroulait beaucoup plus dans des lieux fermés, donc a été principalement tourné en studios. De plus, pour ce film, nous voulions des acteurs moins connus pour tenter autre chose.
CinéJeuMag : Avez-vous plus participé au tournage de ce film que des autres ?
Michael Wang : Nous avons de plus en plus participer au recrutement des castings et aux tournages pour chaque nouveau film. Ca nous a d'ailleurs donné envie de nous essayer à la réalisation nous-même.
CinéJeuMag : Vous voulez dire qu'on devrait bientôt vous retrouver derrière la caméra ?Michael Wang : Bientôt, c'est un bien grand mot. Mais peut-être allons nous réaliser un de nos scénarios, en effet.
CinéJeuMag : Peut-être No Mercy, votre prochain film ?
Michael Wang : Non, pas encore celui-là. Pour ce film, c'est quasi acté que c'est Nikolas Morcar qui le réalisera, comme Contrat, qu'il a très bien réussi. Mais nous avons envie d'écrire un scénario de science-fiction/action, et peut-être allons nous nous essayer à la réalisation pour ce film.
Patrick Wang : Il n'en est encore qu'à l'état de projet cependant, et rien ne dit que les studios seront d'accord pour prendre le risque de nous confier sa réalisation, si jamais le scénario les intéresse pour commencer.
CinéJeuMag : Visiblement, vous ne vous arrêtez plus, alors.Patrick Wang : C'est vrai que nous avons beaucoup de travail et d'idées. Pour le moment, nous nous consacrons donc à l'écriture de
No Mercy, et nous attendons la sortie de
Holsters IV et
Contrat. Mais cela nous plait beaucoup. Jamais nous n'aurions imaginé tout ceci lorsque nous écrivions notre premier scénario. Les choses sont allées bien plus vite qu'on ne l'aurait pensé. Serait-ce honnète de s'en plaindre ?
CinéJeuMag : On ne peut que vous souhaiter bonne chance pour vos prochains projets alors, et vous remercier pour le temps que vous nous avez accordé malgré la quantité de travail que vous avez.Michael Wang : C'est nous qui vous remercions.