J'y suis allé vendredi soir, dans une petite salle qui n'était pas bien remplie...
| Synopsis : Cela fait près de vingt ans que Mike et Marcus font équipe à Miami, et alors que le second d'entre eux vient d'être grand-père, il commence à songer à prendre sa retraite. Ce qui n'est pas le cas de Mike, toujours aussi casse-cou. Lorsque celui-ci est la cible d'un tireur, c'est le signe de trop pour Marcus qui décide de raccrocher définitivement, laissant la nouvelle génération s'occuper de l'affaire. Mais tandis que plusieurs hommes de loi sont les cibles du mystérieux tireur, Mike compte bien trouver par lui-même qui en a après lui, bien que son capitaine le lui interdise.
Avis : Plus de quinze ans après la granguignolesque suite Bad Boys 2, Jerry Bruckheimer fait revenir le duo de flic black de Miami qui retrouve tout de suite son alchimie. Il faut admettre ça, le duo d'acteur retrouve |
dès l'introduction la complicité qui les liait dans les deux premiers films. Et si Michael Bay n'a pas rempilé à la réalisation (préférant s'occuper du très mauvais "6 Underground" pour Netflix), le duo de réalisateurs belges Adil El Arbi et Bilall Fallah parviennent à retrouver la recette de la franchise, en lui apportant une touche nouvelle par moment.
Pour certains plans, on ressent bien que les deux gars ont carrément repris le style de Bay, pour rester dans l'esthétisme de la franchise, mais leur réalisation est malgré tout plus sage et moins brouillonne. Les fans inconditionnels de Bay n'apprécieront peut-être pas, mais personnellement j'ai préféré. Une copie totale du style de Bay aurait été sans aucun doute critiquée (et peu intéressante pour eux), tandis que là ils s'approprient son style en proposant autre chose, leur permettant de ne pas copier tout en respectant la franchise. C'est plutôt prometteur pour "Le Flic de Beverly Hills 4" qu'ils doivent réaliser pour Bruckheimer/Netflix.
Côté casting, les fans seront contents de retrouver quantité de personnages des précédents volets, jusqu'au petit ami de la fille de Marcus dans le 2, qui n'avait que quelques minutes à l'écran. On retrouve aussi la femme de Marcus, et évidemment le capitaine joué par Joe Pantoliano, mais pas Gabrielle Union qui jouait la soeur de Marcus et petite amie de Mike dans le 2, et eu le droit à sa (mauvaise) série tv dérivée intitulée en France "Los Angeles Bad Girls"...
De nouvelles têtes viennent s'ajouter à celles connues à travers l'équipe AMMO (après le TNT de "Bad Boys 2"...) incarnée par la jeune génération : Vanessa Hudgens (High School Musical, Machete Kills), Charles Melton (Riverdale) et surtout Paola Núñez qui joue la chef de l'équipe en question, et partage visiblement un passé avec Mike. En dehors de cette chef d'équipe, on ne peut pas dire que ces jeunes recrues aient un grand intérêt dans le film, à part vouloir montrer une opposition entre la vieille école et la jeune génération, opposition qui donne lieu à quelques clichés, mais c'est l'humour du film qui veut ça. Ces nouvelles recrues m'ont plutôt fait penser aux jeunes de "The Expandables 3", car pour finir ce sont malgré tout Mike et Marcus les héros, et il n'est aucunement question de les faire remplacer.
Du côté du scénario, on est évidemment bien loin de découvrir un truc follement original, mais ce n'est de toute façon pas ce qu'on demande quand on va voir un tel film. Mais j'ai apprécié le fait qu'après le buddy-movie policier du premier volet, et l'adaptation de GTA du second, ce troisième volet aille encore ailleurs. La franchise à au moins cet intérêt de ne pas se répéter.
Ma préférence reste pour le tout premier "Bad Boys", mais ce troisième film est à mes yeux meilleur que le précédent qui était un peu trop
too-much. Comme pour sa réalisation plus posée par moment, le scénario prend aussi le temps de respirer bien souvent. On n'est pas face à un enchaînement de scènes d'actions. L'humour du film, tout en n'étant évidemment toujours pas d'une grande finesse, est beaucoup moins bas de plafond que celui du second volet. J'ai trouvé qu'on revenait d'avantage à ce qui se faisait dans les années 90.
Reste que la révélation sur les motivations du fameux tueur et surtout son lien avec Mike font un peu trop telenovelas (mais le film lui-même s'en moque !!), pour mener d'ailleurs à une scène en tout début de générique ouvrant à une suite (déjà en écriture vu le succès du film) qui laisse à penser qu'on va partir vers des délires à la "Fast & Furious" à ce rythme là.
La bande-son m'a beaucoup plu aussi, reprenant à de nombreuses reprises et dans plusieurs variations le thème qui avait été composé pour le premier film et qu'on ne retrouvait pas dans la suite. Autour de ces compositions, on retrouve du rap/R&b comme dans chacun des films, mais n'étant pas adeptes du genre je n'y prête pas beaucoup attention. J'ai par contre été surpris d'entendre dans une scène de boite de nuit une version assez molle de "The Rythme of the night" de la chanteuse Cornoa (assez drôle en cette période d'épidémie chinoise...), pour découvrir ensuite en cherchant sur le net qu'il s'agit en fait d'un titre de Black Eyes Peas qui a remixé ce vieux tube des années 90.
Pour résumer, ce "Bad Boys For Life" (dont le titre aurait franchement du être gardé pour le 4è volet : Bad Boys 4 Life) est une suite plutôt sympathique, meilleure que le précédent film. Le duo entre Will Smith et Martin Lawrence fonctionne toujours, et la réalisation El Arbi/Fallah est bonne, respectant les codes de la franchise (et donc de Bay) sans le singer. Personnellement, je suis partant pour le 4.